Catégorie : DES MOTS

L’ILLUSION DE L’AMOUR

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Tu disais m’offrir la lumière et tu m’as empoisonné. J’ai avalé ton ombre jusqu’à me perdre moi même. J’ai voulu t’offrir la beauté et j’ai du agrandir ma laideur. Combien de temps me faudra t’il pour me désintoxiquer ? Combien de cicatrices de ton âme noire que j’ai aimée va t’il rester en moi ?

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J’ai été faible devant toi. Tu es une puissante sorcière et j’ai failli y laisser ma peau.
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Bientôt je ne te haïrais plus car en vérité, tu n’as jamais existé que dans mon esprit…
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LA FAUSSAIRE MASOCHISTE

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Tu as planté l’arbre du mensonge au fond de mon cœur. Tu m’as ouvert ton cœur et tu me l’as fait remplir de merde. Tu portais le masque de la tricherie. Tu parlais de liberté parce que tu étais prisonnière d’un autre. J’ai redoublé d’efforts pour te conquérir alors que tout était mort avant même de naitre et tu le savais. Tu n’as pas eu le courage de toi même m’entrainant inéluctablement dans ta chute.

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Puissent ces mots te tuer en moi une dernière fois. Je ne t’aime plus.
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DEMAIN

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L’énorme fumée noire au dessus de la ville est magnifique. Les banques brulent. Enfin tout a changé.
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Les supermarchés et autres réserves sont maintenant protégés par les Répartiteurs de l’égalité. Les routes superflues sont changées en jardins alimentaires. Chaque espace disponible est consacré à l’auto suffisance. Chacun s’occupe avec son voisin de ces lieux communs. Les relations humaines renaissent dans cet espoir en marche d’une vie nouvelle et plus belle. Les centres commerciaux sont maintenant des lieux consacrés à l’art dans toutes ces formes (ateliers d’artistes, concert, théâtre, exposition, projection cinématographique etc.) et des spectacles ont lieu sur chaque place de village et de ville. L’investissement personnel de tous dans la gratuité générale nous a transformé en êtres responsables. Chaque métier et service est maintenant gratifié par tous.
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Il y’a bien sur encore quelques esclaves ouvriers qui doivent purger leur peine. Ce sont nos ministres et autres notables fortunés. Ils sont à l’usine à chaussures aux 3/8. C’est si drôle de les voir à notre place en diffusion en direct sur la télévision. Bien sur ça ne sert pas réellement la cause mais quel bonheur tout de même. Ils n’ont toujours pas l’air de comprendre ce qu’il s’est passé. Pourtant un an de travaux forcés, ce n’est pas si long quand certains y passaient une vie entière.
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La répression a été terrible, de l’intérieur et ensuite de l’extérieur. Tellement terrible que la réaction de colère du peuple a tout balayé d’un coup un seul. Personne n’a rien compris sur l’instant, le chaos a été total et général. Mais aujourd’hui nous avons fait école et partout hors de nos frontières bientôt abolies, d’autres savent que c’est possible, que nous avons le pouvoir de rendre ce monde beau et juste, un paradis sur terre. Il suffisait de le rêver.

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CORIOLIS

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J’entends le murmure de la tempête qui approche. J’ai hâte.
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C’est lorsque je suis infiniment faible que je suis le plus puissant. C’est dans la mort que je vis intensément. C’est connecté au chaos, au fond de mon obscurité que l’insignifiance devient lumière.
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Éclair éclatant, ô rage démentielle, tornade démesurée, vous ne me détruirez plus. Je ne vous connais que trop. Je suis prêt à sentir chacun de mes os broyés pour imaginer à nouveau quelque chose. Nous sommes amis maintenant. Le grand voyage ne m’effraie plus. Je souris.
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Venez, il est temps.

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PINOCCHIO

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Je n’ai jamais su mentir. J’avance sans masque. Toutes mes émotions se lisent sur mon visage sans que je ne les maitrise. Je suis dans l’obligation d’avoir une vie droite. Je suis un livre ouvert, un pur à la sensibilité apparente. Le handicap c’est que j’imagine que tout le monde est comme moi alors parfois je ne vous comprends pas.Je m’offre à vous tous, entièrement, constamment sans crainte et sans protection. Mes vices et mes vertus sont pour vous que vous soyez ma boulangère ou mon ami.

Je suis un enfant qui découvre le monde avec ses deux gros yeux bien ouverts.

Je suis un artiste.

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ÉTAT D’ÂME

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Au delà des apparences, au delà de la morale, au delà de la logique, au delà de la bien-pensance, je refuse d’atterrir. Inspirer le monde et expirer ses malheurs. Inspirer et expirer sans fin, encore, toujours plus, toujours plus loin, de plus en plus profond. Je me révèle à moi même au fond de ma propre folie et de mes fragilités. Je nous vois tous dans nos illuminations. Je suis celui qui sait, celui qui sent. Je n’ai plus peur. Je n’ai jamais été aussi fort que dans cette détresse ensoleillée.
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Ici les orages succèdent au ciel bleu dans un rythme effréné. Le feu des cieux me donnent l’amour. Les larmes du grand-haut me lavent. La grande étendue bleue m’apaise. Les nuages m’enveloppent de leur labyrinthe.
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J’irai jusqu’à l’épuisement total. Je ne m’arrêterai que lorsque mes derniers muscles m’abandonneront ou que ma cervelle explosera de tant de savoirs.
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Je ne suis plus de votre monde. Je ne l’ai jamais été.
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Je vole.
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