CAPHARNAÜM 34 – LE BLOG DE JO99

Après 4 ans d’absence dans le domaine du jeu, « Voyage dans la mine » réalisé avec Kronsilds vient enfin de voir le jour. Il m’aura fallu plus d’un an pour le réaliser.

LA DÉMARCHE
J’ai rejoint la friche artistique Centrale 7 il y a un peu plus de 2 ans. Situé sur un site industriel minier dédiée à l’extraction du minerai de fer, ce complexe a fermé son activité en 1985. Il reste moins d’un tiers des bâtiments existants lors de son activité. Nous recevons régulièrement d’anciens mineurs, des enfants de mineurs et des petits enfants de mineurs.

L’idée était de refaire vivre les lieux à travers un jeu vidéo. Pour cela j’ai pu m’appuyer sur les nombreux témoignages que j’ai pu récolter en ayant mon atelier sur place et avoir une base de photos importantes notamment grâce à l’association Les Mines de Fer de l’Anjou. J’ai eu la chance également de pouvoir visiter la chapelle Sainte Barbe située dans le quartier grâce à une dame âgée, voisine, qui garde la clef.

J’ai reproduit le plus fidèlement possible les lieux et l’esprit des mineurs tout en gardant ma « patte artistique ». L’idée étant de proposer une représentation à la fois fidèle mais aussi personnelle de ces temps révolus. C’est un travail de mémoire qui propose de faire le lien entre les générations. Il faut imaginer le petit enfant de mineur montrant à son grand père l’évolution du personnage animé à travers ces différents décors.

Bénédicte Chotard médiatrice à l’association Centrale 7 s’est chargée d’écrire l’historique des lieux sur le carnet que l’on trouve dans l’inventaire et Susan Lausell l’a traduit bénévolement.

TECHNIQUES PICTURALES
Les dessins ont été réalisés à la plume et à l’encre de chine d’après photos ou prises de vues réelles. Ils ont ensuite été scannés et colorisés sur l’ordinateur. Les animations ont été réalisées avec le logiciel Animate. Plus de 200 dessins ont été nécessaires. Au vu de la masse de documents disponibles relatant l’activité minière sur ce lieu, je ne vous cache pas que le jeu aurait pu être 3 à 4 fois plus long … J’ai tenté de synthétiser avec ce que j’ai estimé être les lieux les plus importants.

TECHNIQUES INFORMATIQUES ET PROGRAMMATION
Mes précédents jeux étaient réalisés avec le logiciel Flash: standard du web, celui ci a aujourd’hui disparu. N’ayant suivi aucune formation en informatique j’ai du me reformer de façon autodidacte sur le logiciel gratuit Unity. Celui ci permet de réaliser toutes sortes de jeux pour qui sait programmer. Bien trop complexe pour moi j’ai acheté un moteur de jeu « Adventure creator » qui s’insère dans Unity pour réaliser des jeux sans savoir coder. Cela n’a pas été pour autant très simple. Il a fallu que je suive des tutoriels en anglais (langue que je ne maîtrise pas du tout). Il faut m’imaginer sur YouTube avec une traduction automatique d’après la voix qui sous titre en français. Les termes techniques ont été aussi un frein. Un « Sprite » n’est pas une bulle quoi qu’en dise google traduction … A force d’essais pour tenter de comprendre ce que je faisais, ce que je devais faire, les choses ont finalement réussies à se mettre en place.

Kronsilds quant à lui s’est chargé en plus du son de transformer le jeu pour le web. Vu le retard que l’on a eu pour la parution sur internet, je peux dire sans crainte que lui aussi a bien galéré malgré ses énormes compétences en la matière !

LE GAME PLAY
Avec un cahier des charges aussi lourd, aussi pédagogique, aussi historique, je n’ai eu de cesse de penser au plaisir du joueur. Il était pour moi hors de question que le plaisir ne soit pas de la partie. On apprend tellement mieux en s’amusant. J’ai donc conçu une histoire assez simple mais qui colle à ce qu’on peut ressentir lorsqu’on se promène en ces lieux. Ce jeu qui pour certains habitués du genre ne sera qu’une simple balade conviendra également aux non joueurs grâce à des énigmes assez simples.

Pour la première fois dans mes jeux, le personnage se déplace à l’écran sur ordre du joueur. Quel délice de voir enfin une de mes héroïnes pouvoir marcher dans 8 directions différentes tout en respectant la profondeur de champ.

LA BORNE D’ARCADE
Eric Sanchez (E116 pour les intimes) forgeron ayant son atelier sur place a réalisé une borne d’arcade dédiée au jeu. Le pupitre de base vient de la mine. Il dépérissait à l’extérieur et c’est tout un symbole de le voir ainsi revivre une seconde fois. La borne peut être louée pour les écoles, bibliothèques, office du tourisme, MJC (etc) mais aussi être présentée en exposition artistique. Cette machine extraordinaire semble venir tout droit d’un jeu vidéo. Il faut voir les réactions des joueurs qui découvrent cet objet qui semble impossible. C’est une boule de pétanque qui sert à déplacer le joueur à l’écran et une bille changeant de couleur de clique de souris.

GRISETTE
C’est le nom du chat mascotte de la friche artistique Centrale 7. Arrivée il y a quelques années en mauvais état elle a été recueillie par les artistes présents. Dorénavant sans maître, elle règne en Reine dans les lieux. Elle vous guidera tout au long de ce périple.