PERDU DANS LE DESERT

 

Les hallucinations sont de plus en plus récurrentes. Ils sont nombreux à me parler mais je ne les entends pas. Il ne faut pas que je fasse attention à eux.

 

Je marche encore et toujours en direction de cet horizon. Qu’est-ce que c’est plat un horizon ! Pis c’est con un horizon! ça bouge même pas ! ça fait le mort ! tout plat que c’est un horizon …

 

La ronde des vautours dans les rayons de feu du ciel me tiennent compagnie … quelle agréable musique que celle de ces charognards … bientôt eux et moi nous fusionnerons et l’équilibre sera rétabli … avancer tout droit … sans se soucier de la fatigue … pas après pas … encore et encore … toujours …

 

Mes habits ne sont plus que haillons. Les ultraviolets du dieu Ra me cuisent sur pattes. Je ne suis plus que chair brûlante à vif … Déjà mort et presque vivant, desséché et fébrile, j’avance tant bien que mal dans ce qui n’est même plus la peau d’un écorché …

 

Soleil , ô soleil, comment les hommes ont ils pu oublier ta puissance … j’ai tellement soif …

 

Il parait que l’on voit toute sa vie défiler au moment de mourir. C’est bizarre, je n’arrive pas à me souvenir du sein de ma mère… ni de mon premier chiche kebab d’ailleurs … fait chaud. J’ai de plus en plus de mal à aligner deux idées correctement. Je perds pied …

 

Ne pas dormir … dormir , c’est mourir … marcher , marcher, marcher … parce que je ne me réveillerai jamais … les nuits sont fraîches …  la grosse étoile est ma destination …  je la rejoindrais bientôt … d’une façon ou d’une autre … je ne veux plus  avoir sommeil …